Dossier de presse : Acteurs de démocratie pour bâtir l'avenir — Action catholique des milieux indépendants (ACI)

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Dossier de presse : Acteurs de démocratie pour bâtir l'avenir

Suzy Hazelwood - Pexels

Différents articles du journal La Croix sont accessibles dans ce dossier. Nous vous invitons à partager largement ces différents témoignages et points de vues permettant d'établir un dialogue en construction.

À Angers des catholiques invités à s'engager pour la démocratie

Réunie du vendredi 12 au dimanche 14 juillet pour sa 4e université d’été, l’Action catholique des milieux indépendants (ACI) a planché sur l’avenir de la démocratie dans un contexte politique chahuté.

Angers (Maine-et-Loire)

De notre correspondante régionale

En choisissant le thème – « Acteurs de démocratie pour bâtir l’avenir » – de son université d’été à ​Angers, du 12 au 14 juillet, l’Action catholique des milieux indépendants (ACI) n’imaginait pas qu’elle s’inscrirait dans une séquence politique aussi particulière. « On s’inquiétait déjà de la montée du populisme un peu partout dans le monde et il remontait de nos comptes rendus un sentiment d’impuissance vis-à-vis de la politique, commente Nathalie Verhulst, présidente de l’ACI, cadre supérieure chez France Travail en Gironde. On avait donc envie de se nourrir collectivement pour faire vivre la démocratie en dehors des seules élections, que ce soit dans nos familles, notre travail ou nos engagements associatifs, paroissiaux… »

Comment les catholiques peuvent donc s’engager dans une France qui apparaît fracturée au lendemain des élections législatives ? Lors d’une table ronde, Fred Poché, professeur de philosophie à l’Université catholique de l’Ouest (UCO) et ancien permanent national à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), a posé un constat éclairant sur la crise de confiance qui traverse nos institutions, politiques, médiatiques, religieuses ou encore scientifiques. « Auparavant, le curé, le maire et l’instituteur faisaient autorité dans les villages, rappelle-t-il. Aujourd’hui, on ne sait plus vers qui se tourner quand on cherche une parole qui fait sens, car tout ce qui faisait autorité est désormais morcelé. »

Quelles solutions pour « retricoter » cette confiance ? « Il faut considérer que chacun d’entre nous, sachant ou non, a des compétences et peut construire des solutions, expose Nathalie Verhulst. Si chacun reste dans sa bulle, on n’arrivera pas à faire des ponts entre les personnes. » C’est d’ailleurs la raison pour laquelle cette université d’été est ouverte à tous.

Comme Adrien Delaye, 28 ans, étudiant en linguistique à ​Bordeaux, ni pratiquant, ni impliqué dans une équipe de l’ACI comme ses parents : « Les jeunes ne discutent plus assez entre eux et passent leur temps sur les réseaux sociaux, observe-t-il. Moi, je suis d’extrême gauche et je continue à discuter avec mon meilleur ami qui vote pour l’extrême droite. On arrive à trouver des terrains d’entente, comme le fort besoin de justice sociale, mais les moyens pour y arriver diffèrent. Je crois beaucoup au dialogue et à la confrontation des idées pour faire vivre la démocratie. »

Élisabeth Vaichère, médecin du travail à la retraite dans l’Essonne et déléguée nationale de l’ACI au sein du CCFD, se sent revigorée par la qualité des conférences et des échanges avec les 160 participants. « On est dans une impasse politique dont on ne pourra sortir qu’en faisant des alliances », prévient-elle. Dans sa paroisse, où elle anime un café chaque semaine après la messe du jeudi, elle se sent davantage prête à parler politique avec d’autres paroissiens, quel que soit leur positionnement. « Jusqu’à présent, je n’osais pas le faire mais je vais pouvoir m’appuyer sur ce très joli mot d’alliance, qui parle évidemment aux chrétiens. »

De son côté, Luc Stuit, médecin néphrologue, père de six enfants et ancien responsable JIC (Jeunesse indépendante chrétienne), croit à un nécessaire travail de pédagogie des élus envers les citoyens. « Mes patients aiment comprendre ce qui leur arrive, illustre-t-il. Je pense que les gens sont prêts à accepter des réformes si on leur en explique les ressorts. Ils n’aiment pas être bercés d’illusions, car c’est précisément ce qui nourrit la défiance. » À ses yeux, le triptyque « voir, juger, agir » porté par l’Action catholique peut permettre de « comprendre ce qui ne va pas dans la société et comment y remédier ». Nourri par cette façon de réfléchir, il n’exclut pas, quand ses enfants seront plus grands, de s’engager en politique.

Pour sa part, Franck Billeau, fondateur du réseau Eco Habitat (REH), membre de l’ACI, croit fermement à la capacité de « se fier les uns aux autres pour monter des projets qui changent la vie des gens ». Son expérience en faveur de la rénovation énergétique de l’habitat des plus modestes, où des moyens ont été débloqués pour doubler l’accompagnement technique d’un accompagnement social et rehausser les sommes remboursées par l’État, démontre que l’espoir n’est pas toujours vain. « On a réussi à remettre des gens debout, alors qu’ils ne pensaient pas que la puissance publique pourrait un jour les aider. »

 

Florence Pagneux

Retrouver l'article La Croix ici

Commentaire 2 14/7/24 - 22h11

Ce qui pourrait aujourd’hui unir les chrétiens c'est ’incontestablement des propositions pour lutter contre les désordres climatiques. On sait qu’on a 20 ans pour agir avant que le réchauffement nous rende la vie difficile. Le pape est précurseur en ce domaine et les chrétiens en suivant l’évangile sont pour une sobriété de consommation, un prendre soin de ses frères, un vivre ensemble en respectant la nature. Je pense que les jeunes sont conscients de ces difficultés et seront un élément déterminant pour des vivre une décroissance.

Commentaire 1 14/7/24 - 18h58

J'ai participé à ce temps proposé par l ACI dont je suis membre. Après ce temps du regarder, est venu celui du discernement. Quelle société voulons nous? Celle du respect inalienable de la dignité humaine, de l'accueil de la diversité et des differences qui appelle a sortir de ses certitudes, à oser le dialogue, à donner la parole et l'entendre à ceux qui ne l'ont pas, à servir, à entendre la bonne nouvelle des engagements des jeunes notamment, pour plus de justice sociale. Nous avons à travailler l'éthique de la responsabilité. Nous avons à developper une formation à la democratie. Continuons de rêver à une société apaisée, à agir pour une ecologie integrale avec une place pour tous les vivants, et ceci aux dimensions du monde.