La pandémie, des transformations positives et durables — Action catholique des milieux indépendants (ACI)

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La pandémie, des transformations positives et durables

Retour sur l'invitation du territoire de Pontoise pour un temps de relecture sur la crise sanitaire, afin d’en retirer les transformations durables qui résultent des initiatives positives pendant cette période difficile.
 
 
 
La crise sanitaire                                                        

Quels bouleversements? Quels espoirs?

Comment rester confiants?                       

Parlons-en!

 

Le contexte:

 

La crise sanitaire a engendré de nombreux bouleversements dans la vie politique, économique et sociale.

De ces bouleversements par nature imprévisibles, des initiatives nouvelles ont germé. N'est-ce pas l'occasion de nous en saisir pour voir celles qui sont porteuses de transformation durable.

Nous pouvons donc nous réunir et inviter de nombreuses autres personnes pour observer ces changements et en discerner les aspects positifs et négatifs, et retirer de cette période des signes d'espérance dans les domaines suivants:

- le travail et l'emploi, dont le télétravail
- la consommation, les déplacements, l'écologie
- l'éducation
- la santé

 

retour sur les échanges de cette rencontre

 

L’ACI 95 a tenu le samedi 5 Décembre une visio-conférence sur les changements durables et les signes d’espérance liés à la pandémie. En voici quelques conclusions :

Dans l’éducation, des prises de conscience porteuses d’avenir

Plusieurs enseignants en école primaire ont témoigné de leurs initiatives pour continuer à dispenser les apprentissages à leurs élèves, à distance : exercices et jeux éducatifs en ligne, accompagnements individuels. Parfois avec les moyens du bord. Côté positif, les liens avec les élèves et leurs parents se sont renforcés. Ces derniers ont mesuré les compétences des enseignants.

Par contre, le confinement a mis en évidence et accru les inégalités entre élèves : ceux dont les parents ne maîtrisent pas le français ou qui n’ont pas d’équipement informatique sont encore davantage handicapés. Marine en a pris conscience, elle mesure l’importance que l’enseignement soit en présentiel pour accompagner les plus en difficulté. L’école est aussi un lieu de socialisation indispensable aux enfants.

 Bernard souligne aussi les doubles discours : par manque de budget, le contrat de certains enseignants contractuels n’a pas été renouvelé alors que des besoins existent. Un échange qui appelle à ne pas baisser les bras.

 

Dans l’entreprise le télétravail en mixité avec le présentiel

Ginette :   « L’entreprise a mis en place beaucoup de moyens : tout le monde a un PC mobile et peut donc télétravailler, à part des techniciens qui doivent venir pour la maintenance. Le confinement se passe bien. Nous avons des réunions régulières, des séances de sport en live. 

Il y a des personnes qui ne veulent pas rester chez eux et qui viennent sur site. L’entreprise a fait un sondage auprès des collaborateurs : volonté générale de panacher avec deux jours sur site. Les réunions téléphoniques imposées nous ont rapprochées car on discutait de tout et du quotidien. J’ai apprécié le télétravail, car j’ai beaucoup de transport, mais j’aimerais revoir mes collègues un jour ou deux par semaine. »

Au plan national, une négociation avec les organisations syndicales a abouti à un accord le 30 Novembre pour encadrer le télétravail. Il laisse beaucoup de place aux discussions dans les entreprises.

Dans le monde de la santé, l’angoisse, une grande solidarité et un besoin de spiritualité

Il y a eu une prise de conscience des limites de chacun que ce soit pour le personnel soignant, les malades, les personnes âgées en EHPAD ou celles confinées ou malades à domicile.

Des situations imprévues, douloureuses ont été relatées mais beaucoup d’innovations, d’adaptations dans la vie quotidienne pour les malades, leurs familles, et des pratiques professionnelles pour les soignants.

L’expérience vécue lors du 1er confinement a permis de mieux répondre en Octobre :

Jeanne, une psychologue clinicienne a témoigné « Ma pratique a été, de fait, très impactée par l’état d’urgence sanitaire et les confinements « mais cette fois-ci, je peux mettre en place avec mes patients, des suivis par téléphone ou téléconsultation. J’ai également mis en place des consultations de crise … ». Nous créons, nous nous adaptons, nous organisons des réseaux de professionnels afin d’orienter les patients sur des collègues psychiatres en libéral, des services d’urgence psychiatrique, des Centres Médico-Psychologiques déjà envahis de travail…

Dans les EHPAD, aussi il y a eu une adaptation avec un aménagement de visites pour les familles.

Du coté des malades et de leurs familles « un grand parcours de combattant s’ouvrait à nous » dit une médecin face au cancer diagnostiqué chez son mari il y a un an . … nous étions emportés par le courant, il nous semblait ne rien maitriser mais notre foi et nos prières nous ont beaucoup aidé pour garder dans le cœur cette espérance »….  « Nous sommes aujourd’hui tournés vers l’avenir, forts de cette épreuve de plus traversée ensemble, main dans la main, avec le secours de notre foi, grâce à Dieu. »

Annie à l’hôptal: « J’entrevois parmi ces couples et familles, ces personnes hospitalisées pour dépression entre autres, un recours à la spiritualité, un besoin essentiel, vital parfois de mettre un sens à ce marasme, par des lectures, des rencontres avec des prêtres, imams, rabbins, selon les confessions, par un recours à la prière, un besoin d’être utile et aidant pour son prochain, de mettre en place des actes de charité pure. Là est, à mon sens, le véritable espoir. Le besoin de Dieu, l’amour émergent malgré cette sombre période. »

Pour l’écologie et la consommation, des initiatives durables

Gilles : « La pandémie a secoué le cocotier de nos vies et nous ouvre l’espace de tous les projets qu’on avait envie de faire. »

Annette : « Au premier confinement, j’ai décidé de prendre mon vélo pour aller d’Argenteuil à la Défense »

Quelle est la recette pour la « brouette toquée » ?... Pour tenir un marché à Argenteuil deux fois par semaine et mettre en place une fois par mois des cafés-rencontres entre producteurs, artisans locaux, autres associations et consommateurs (50 depuis 5 ans), avoir assumé des livraisons par drive pour les producteurs. Joséphine dit « Si on y croit, rien n’est impossible : aller vers, laisser les personnes rêver. Les producteurs sont confiants, les consommateurs reconnus.

Dans une grande entreprise française, des jeunes salariés ont initié un groupe éco-responsable qui a essaimé dans les différents sites. Cela a conduit la Direction à créer un comité social et environnemental qui se réunira trois fois par an.

Prise de notes de Daniel Croquette

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