De l'Eglise synodale à l'apostolicité

Être apôtres aujourd’hui

De la lettre au Peuple de Dieu à la démarche synodale

Le Conseil national est l’occasion de prendre un temps d’échange et de relecture sur la mission menée à Rome et sur la phase synodale que nous vivons dans les territoires. Cette note vise à inscrire ce temps de travail dans le temps long et dans une perspective universelle.

En juillet 2018, le Pape François adressait une lettre ouverte au Peuple de Dieu dans laquelle il appelait à prendre la mesure des crimes sexuels commis dans les communautés chrétienne de nombreux pays, à travers le jeûne et la prière, tout en dénonçant le cléricalisme dans l’Eglise. Il reprenait aussi une expression de « la joie de l’Evangile : « chaque fois que nous cherchons à revenir à la source pour récupérer la fraîcheur originale de l’Évangile, surgissent de nouvelles voies, des méthodes créatives, d’autres formes d’expression, des signes plus éloquents, des paroles chargées de sens renouvelé pour le monde d’aujourd’hui » (Exhort. ap. Evangelii Gaudium, n.11).

Le mouvement s’est saisi de cette lettre du Pape François lors du séminaire des coordinateurs à l’automne 2018, en choisissant de ne pas en rester à la pédophilie et au cléricalisme, pour recevoir cette interpellation du point de vue de notre responsabilité de chrétiens et de laïcs en ACI.

Cela nous a amené à charpenter le plan d’orientation du mouvement pour les années 2020-2024, voté à Angers autour de deux priorités qui s’épaulent l’une l’autre : Faire Eglise et Faire Société. La conduite de ces deux axes nous a amené à approfondir la notion de relecture de vie, qui est au cœur de notre démarche et qui alimente la parole de foi que nous pouvons exprimer en ACI.

Puis, lors du dernier Conseil national, nous avons poursuivi en réfléchissant au nouveau contexte a-chrétien dans lequel nous vivons et aux nouvelles conditions que nous devons mettre en œuvre pour renouveler notre démarche apostolique. Ce débat a nourri l’apport de l’ACI dans le travail entre mouvements pour élaborer le document « Être apôtres aujourd’hui » et préparer la mission à Rome.

A l’automne dernier, le Comité national s’est aussi saisi de la démarche synodale engagée par le Pape François. Là aussi, nous avons souhaité recevoir l’interpellation du Pape pour nous -mêmes : de quelle synodalité l’ACI est-elle porteuse pour l’Eglise ? Il nous a semblé bien sûr que cette synodalité était en partie inscrite dans les modes de gouvernance du mouvement (mandat, parité, comptes-rendus) mais que nous avions une responsabilité particulière à assumer : cheminer avec les femmes et les hommes de nos milieux de vie, loin de l’institution ecclésiale et non croyants, pour contribuer à élargir le Peuple de Dieu à l’humanité toute entière. Et que ce faisant, nous pouvions être une manière de sacrement pour l’Eglise.

La rencontre du Pape François, du cardinal Parolin, qui dirige la Secrétairie d’Etat, du cardinal Gresch et de Sœur Nathalie Becquart, qui assurent le secrétariat du synode, nous ont confirmé dans le chemin emprunté ces dernières années. Ils nous ont encouragé à le poursuivre, particulièrement le Pape François dans le message qu’il nous a lu en audience privée.

Ce temps d’échange et de relecture se veut comme un bilan d’étape, en tirant les leçons du voyage à Rome et en partageant les remontées des territoires sur la démarche synodale. Il a pour objectif de consolider la dynamique que nous avons engagée et que nous souhaitons poursuivre, dans le cadre des objectifs et priorités définies à Angers.

Questions pour le débat

La transformation de l’Eglise dépend-elle de nous ou attendons-nous qu’elle se transforme ?
A quelles avancées sommes-nous appelés pour une ACI encore plus synodale ?