Rencontre du MIAMSI au Burkina-Faso
Témoignage d’une participante
Dialogue, Paix, Réconciliation
3 mots qui vont tellement bien ensemble ! Une trinité, un trépied solide sur lequel s’appuyer, se reposer, prendre des forces, pour mieux repartir… Vers un monde plus juste et plus fraternel, vers soi-même aussi, car qui ne sort « grandi » de cette Assemblée générale du MIAMSI ?
Dialogue, paix, réconciliations entre nous, habitants des 4 coins du monde, ajustant nos langues, nos regards. Que de moments chaleureux aux pauses café ou attendant le bus… Des nouvelles des familles, des équipes, de l’état de nos pays. Dialogue entre frères et sœurs, de la même grande famille. Plus que la tolérance entre nous, de véritables amitiés.
De moi-même…
De moi-même, aux autres et au monde, il n’y a qu’un pas ! Ce forum international l’a permis, il a créé des ponts entre nous, chacun fort de sa personnalité et de sa culture. Je remercie les hommes et les femmes du MIAMSI pour ce magnifique rassemblement. J’y ai vécu pleinement l’unité, cette richesse arc-en-ciel, partages vrais et sans tabou. Et surtout cette joie d’être si différents et si attachés les uns aux autres.
C’est dans cet esprit que je tente de vivre mes engagements, ma vie de tous les jours et l’éducation que je donne à mes enfants. Alors, merci le MIAMSI pour cette nourriture forte et ce soleil joyeux, qui vont me porter longtemps.
…Vers les autres et dans le monde
Dialogue dans le monde : état des lieux du Dialogue dans nos communautés, aux prises avec les politiques, l’économie et avec les autres religions : « Quoi faire face à la corruption, réelle, au vu et au su de tous, dans la banque où je travaille ? » (J. du Bénin) ; « Dans mon village, les mariages mixtes chrétiens musulmans sont difficiles à vivre. Ma nièce, chrétienne, prie en cachette la nuit et pratique les rites musulmans en faisant semblant » (H. du Burkina Faso).
Paix, chemin de paix, pour sortir d’un conflit. « Rester en permanence ouvert au dialogue, mais sans compromis, quand des amis catholiques manifestent avec une certaine violence contre le mariage pour tous » (V. de France) : « Proposer aux paysans et aux éleveurs de tracer des voies de communications pour le passage des troupeaux sans endommager les terres » (N. du Mali).
Réconciliation pour plus de justice. « Climat très tendu dans ma famille, car mes parents, âgés et malades ne veulent pas se faire aider. J’ai pris les choses en main, je suis devenue l’adulte et mes parents acceptent leur faiblesse. Nous nous sommes ajustés. » (M. du Luxembourg) ; « Parfois, il faut savoir partir, situation trop tendue dans mon pays, j’ai quitté ma terre natale, une façon de se réconcilier avec soi-même » (MD. Madagascar).
Que ces échanges en vérité soient des moteurs de conversions individuelles et collectives. Et que l’accueil si chaleureux des Burkinabés soit aussi une bonne leçon d’humanité !
Véronique Delbende, territoire de Nantes